Un kilomètre à pied
Au départ, il y a l’idée, l’envie d’aller arpenter, fouler le territoire pour simplement se donner la possibilité de le vivre, de le ressentir.
D’apparence banale, un territoire est le fruit de multiples réflexions et intentions d’aménagement liées à l’urbanisme, aux lieux et espaces de vie. Ceux-ci sont également pensés, construit, délimités, selon des besoins et envies qui résument et catégorisent trop souvent des classes sociales. En cela, la notion de territoire est un puzzle dont les pièces sont complexes à faire évoluer.
Pourtant, le territoire est une notion en évolution permanente, il bouge, lentement, mais il bouge, rien n’est figé. C’est cette perception du mouvement et du territoire que Parallèles souhaite aborder dans le projet de « Un kilomètre à pied ».
Le projet réside en premier lieu en des médiations pour différents publics, jeunes et moins jeunes, dont l’objectif est identique et emprunte un processus similaire. Comme toujours dans les projets de Parallèles, tout part de l’étude cartographique. Visualiser un territoire par l’objet carte permet de le percevoir de manière totalement différente, souvent d’observer ses contours, des limites peu ou non connues, des particularités qui résonnent différemment selon chacun.
Le projet prévoit que chaque groupe constitué définisse un itinéraire d’un kilomètre qui sera donc ensuite l’objet d’étude. De la toute première fois jusqu’à l’usure, l’itinéraire revêt et dévoile des visages différents. Partant de l’émotion première excitante jusqu’à un possible ennui, l’itinéraire reste le même. Comment un territoire devient-il un simple décor ?
Un kilomètre à pied, dont le nom est évidemment emprunté à la comptine enfantine, se décline ainsi en projets de territoire.
Au-delà de ses possibles médiations et recherches, il y a le souhait de créer in situ des formes artistiques qui utilisent les espaces urbains et ruraux comme lieux d’expression, en croisant projet de déambulation (sur un kilomètre donc) avec des artistes du cirque (le fil, la suspension) et la narration nouvelle d’un territoire imaginaire (comment une légende ou histoire d’un lieu se forge dans le temps).
Puiser dans le réel pour le rendre imaginaire, le dématérialisé, le désacralisé, le territoire trouve ainsi les limites qu’on lui donne et permet à celui qui le souhaite de s’y inscrire.
Un kilomètre à pied se veut être un projet de création où la participation d’un groupe d’habitants devient centrale, puisqu’il en est acteur.